Pascal di Péri
Le fil de fer n’impose rien, mais il incarne…
Il est à la fois dématérialisation et création de l’espace
En quelques frissons de métal, il distille une ambigüité trouble.
Entre sculpture et tissage, Pascal di Péri brouille les traces de la substance, dissout les frontières, pour mieux révéler l’indicible des émotions.
La texture des structures de Pascal di Péri est fascinante. A la fois infiniment souple et légère mais d’une subtile précision graphique qui dessine littéralement les contours très géométriques de ces nébuleuses.
Caroline de Boissieu
Tout commence par un choc, une percussion […] La magie opère sans que l’on sache pourquoi : il y a du sens, entre l’air et l’eau, l’opacité et la transparence, toutes les tensions sont présentes.
Devant les tableaux de Caroline de Boissieu, c’est l’amplitude du geste qui nous entraîne, nous enveloppe dans ses plis, ses couches, ses rouleaux. Elle ne laisse pas le temps de la réflexion, de l’analyse. D’emblée on est emporté dans un ailleurs, un mouvement, une légèreté qui ne révélera sa profondeur que bien plus tard. Car c’est la force de ses constructions, sa capacité à être à la surface des choses tout en nous entraînant dans des abysses, qui nous troublent et provoquent l’envie d’en savoir plus, de sortir de l’apparence, de cette première impression pour accepter de la suivre.
La complexité de la démarche artistique de Caroline de Boissieu, relève du palimpseste. Cette stratification, ou peut être mieux, sédimentation dont on parle comme d’un simple grattage de parchemin, est ici une longue élaboration qui cache une volonté de troubler les pistes: entre la photographie, l’acrylique, le crayon, le pastel, toutes les techniques sont convoquées pour donner au projet la plénitude de son expression, son souffle. C’est de ce souffle, si cher aux artistes d’extrême orient dont il est question. Tous les chemins concourent à ce dessein, ils cachent, ils enferment leurs secrets.
[…] Cette peinture a la force d’une poésie radicale qui se dévoile lentement. Elle est transparente et opaque, mobile et immobile, gaie et douloureuse ; cette tension est là, puissante : entre l’ombre et la lumière; entre le ciel et l’océan. Jusqu’au dernier support, ce plexiglas brillant qui n’attend qu’une chose, l’opacité du temps qui sera la dernière altération de cette oeuvre ouverte, prise entre l’espoir, et le désespoir, non…. l’espoir, elle résiste.