Visages où l’on se promène et se perd comme dans un paysage, silhouettes surgissant d’installations architecturales traversées par la lumière, étreintes en équilibre sur des galets, jeux d’échelles… Les sculptures de bronze ou de ciment de Béatrice Bizot nous plongent dans un univers de poésie et de mystère.
L’artiste joue avec les objets du quotidien et le corps, met en évidence l’empreinte qu’ils lui laissent, abolissant les frontières entre l’humanité et l’inanimé, le végétal et le minéral.
Des oeuvres comme Les Poubelles, se révèlent dans les contrastes : formes molles rendues par le bronze, patines brillantes pour plis et replis, silhouettes d’enfants dressées comme des i sur un promontoire de rondes bosses, art noble pour un sujet de débris…
Francesca Piqueras s’est rendue au Bangladesh, sur la côte de Chittagong, au nord de la rivière Karnaphuli, où, sur près de dix kilomètres, une centaine d’épaves gigantesques rythme le bord de mer de ses flancs rouillés qui, peu à peu, se vident de leur substance.
Là, en témoin fasciné, Francesca Piqueras a surpris les derniers signaux de puissance d’une centaine de navires à bout. Avec respect, car toujours en recul de ce démantèlement, elle a vu dans ces funestes ports tout le spectacle du monde : monde des vaisseaux d’industrie, dont on sent encore la fierté des étraves dressées, monde des hommes absents qui ont su les bâtir avant de les renier.
Le tour de force de Francesca Piqueras est de nous émouvoir par la mise en scène pudique, presque détachée, de ces paquebots que l’on désosse, sans montrer les mains encore plus abîmées qui lentement éteignent leurs derniers feux. […] Paradoxe de cette double extinction : par le jeu des plans et des lumières, Francesca Piqueras reconstruit avec subtilité cet univers qui lui est propre.