La peinture et le dessin de Stéphane Dauthuille se déploient dans le domaine de l’intime. Mise en scène des corps qui se cachent ou se révèlent au regard, entre élégance et étrangeté, candeur et impudeur.
Un rébus, dans des compositions surprenantes. Des présences bizarres de personnages aux positions troublantes, des ailes d’anges à suspendre, un dossier de chaise, des jeux de mains, un visage reposant à l’envers, des jambes entremêlées, des seins voilés et dévoilés, une robe, du feuillage, et la toute puissance de la ligne qui côtoie l’éclat d’une tache bleue, l’entrelacs de volutes de rouges, de bruns, d’ocres.
On ne sait pas si cela nous mène vers le ciel ou des profondeurs inavouables. Tout semble pourtant si proche du quotidien, si terrien. Mais tout autant aérien et onirique…
C’est toute l’ambiguïté de la création de cet artiste qui s’est ouvert patiemment sa propre voie. « La peinture, véhicule de l’énergie vitale, nourrit le vivant, en utilisant les mises en tension qu’elle peut trouver : tension entre le vide et le plein, le beau et le laid, le léger et le dense, le doux et le féroce, le clair et l’obscur. Je chasse là où se trouvent les paradoxes. Il faut dans un même lieu et la chair et le ciel. Et alors ; que font-ils ? »
